de laverole » 22/11/2009 12:44
Bon pour le matos, le lagon est un plan d'eau très peu clapoteux et plutôt glissant, donc à toi de voir: si tu préfères le freeride, tu peux, mais moi j'ai préféré en profiter pour acheter du matos full slalom, pour tracer, quitte à prendre moins de plaisir dans les manœuvres.
Pour le surf, je suis venu avec une 6'1 large et volumineuse, mais je l'ai vite vendue à un kiteux pour m'acheter un 9 pieds. Je pense vraiment que ça vaut le coup que tu laisses tomber ta 6'8" pour investir dans un 9 pieds de chez Bic, par exemple (c'est fabriqué à Vannes avec un certain respect de l'environnement) car rien ne veut un vrai longboard dans les conditions qu'on rencontre ici. Avec ta 6'8", tu ne pourras pas faire de nose-riding!! En plus, avec Bic, ta planche ne craindra pas l'avion!
Maintenant, le + important: le contact avec les Mahorais. Personnellement, je trouve qu'on n'a vraiment pas grand chose à échanger avec eux, sauf avec ceux ... qui ont passé du temps en métropole, malheureusement. J'ai voyagé au Maroc, Mauritanie, Sénégal, même en Australie, Singapour, Guyane, Suriname et j'ai jamais vu une population avec laquelle je trouvais aussi peu de sujets de conversation. C'est pas seulement qu'ils ont une vie différente de celle de la plupart des Européens, car on peut aussi dire ça des Sénégalais ou des Marocains avec qui pourtant un Français aura toujours 1000 choses à échanger. C'est surtout que leurs centres d'intérêt diffèrent à un tel point que... les échanges ne vont pas loin. Je précise, avant d'être taxé d'occidental borné, que ma femme est sénégalaise et qu'elle ressent la même chose que moi. Maintenant, pour une période pas trop longue (2 ans maxi), vivre à Mayotte est une expérience intéressante. Au-delà, je trouve pas. Preuve en est que très rares sont les Français qui s'installent définitivement à Mayotte, alors qu'à la Réunion par exemple, ils sont bien + nombreux à jeter l'ancre!
Les Français qui adorent Mayotte sont souvent des gens qui sont en gros manque de verdure et de nature. C'est vrai que même Mamoudzou n'est finalement qu'une toute petite ville. TOUS les autres noms que tu vois sur la carte ne sont que des petits villages. L'urbanisation est très limitée, et la pauvreté est très présente. Mais le lagon offre des plongées de classe mondiale (vraiment!), on ne se fait JAMAIS arrêter par les gendarmes (ils sont trop occupés à rafler les "clandestins" comoriens qui pourtant, d'après l'ONU, ne sont pas des clandestins puisque la présence française à Mayotte est illégale du point de vue du droit international. Et oui: j'ignorais ce "détail" scandaleux avant de venir ici mais c'est ainsi: la présence française à Mayotte est une violation du droit international).
Bref, c'est un endroit à part. Ceci étant dit, les Mahorais sont accueillants, pas racistes du tout envers les étrangers (sauf envers les Comoriens, qu'ils exploitent souvent, surtout s'ils sont sans-papiers). Ils ne sont pas violents, tout marche un peu au ralenti, des fois c'est relaxant, des fois c'est exaspérant.
Une dernière chose: l'île est petite mais les routes sont très sinueuses et montagneuses: 20 km de distance = 30 minutes de route, au moins! Attention donc: les distances sont trompeuses. De plus, dans les villages, tu ne trouves pas tout ce que tu veux: les épiceries ne vendent que les produits de première nécessité. La première année, on vivait à Mtzamboro dans le Nord-Ouest, et franchement, c'est magnifique, mais on s'est trop fait ch**. Même à Combani ou Sada, c'est pas les folies bergères...
A bientôt!