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Itw : Marine Hunter – Pozo 2024!

Marine Hunter était l’une des très rares compétitrices engagées sur les 2 disciplines à Pozo, la vague et le slalom X. Elle revient pour nous sur l’événement, la gestion de ces 2 disciplines, son bilan et  les quelques faits marquants de cette semaine Canarienne.

 

 

  

 

Marine, tu étais sur cette étape PWA Pozo, l’unique compétiteur(rice) avec Oda Johanne et Sara-Quita Offringa engagée dans les 2 disciplines, Slalom X et vagues.
Quel bilan global tires tu sur le déroulé de la compétition, l’équilibre fait entre les 2 disciplines sur les 9 jours de compétition et les choix des organisateurs?

 

Personnellement je m’attendais à une épreuve moins physique, comme j’ai très peu navigué depuis la saison dernière à cause d’une tendinite la reprise a été assez rude ! Avec le manque d’entraînement je ne m’attendais pas à des résultats incroyables notamment en vague où je perds mon niveau en saut rapidement, mais je ne m’attendais pas non plus à passer à côté de ma compétition à ce point. En slalom j’ai eu des bonnes surprises mais c’était vraiment engagé.
Concernant l’équilibre entre les deux disciplines, de ce que j’en ai vu l’organisation a un peu tâtonné et s’est adaptée au long de la semaine en essayant d’optimiser les jours de compétition de façon à diminuer les temps morts en mixant slalom et vague dans la même journée, avec le slalom autours de la marée basse et la vague sur la montante. Il y a eu quelques fois où on n’a pas toujours compris pourquoi tels créneaux horaires ont été privilégiés mais à la fin tout le monde a eu un résultat, c’est le principal.

 

 

 

Quel est ton bilan personnel sur cette étape de Pozo ?

 

En vague, je ne pensais pas faire pire que l’année dernière, et si, je l’ai fait ! C’était une énorme déception de rester coincée au bunker pendant mon heat de la double à cause d’un mauvais choix de voile ; le vent était globalement assez instable et je n’avais pas anticipé la baisse de vent ; en plus de ça l’organisation n’a pas utilisé la pavillonnerie pendant le heat d’entraînement qui est un heat « blanc » permettant de s’échauffer avant le début du vrai heat, ce qui d’habitude alerte les rideurs que la compétition va commencer et qu’il faut dégager le plan d’eau ; résultat au début du heat il y avait encore une dizaine de rideurs sur le spot, Ricardo Campello m’a même taxée en plein heat avoir essayé de lui dire qu’on était en course… et le heat n’a pas été recouru. Vraiment dégoûtée de finir là-dessus. Après je manquais aussi d’entraînement, j’ai du arrêter de naviguer au moins 6 mois en cumulé et à part quelques rares sessions et un mois au Cap-Vert en février, on peut dire que j’ai repris 5 jours avant en arrivant à Pozo. On va dire que c’était un redémarrage !

 

 

 

 

Tu finis 7ème en slalom sans être réellement entrainée il me semble. Tu as fait appel à ton expérience passée à l’époque où tu courrais en AFF et PWA slalom?

 

Pour le slalom effectivement j’ai accumulé pas mal d’expérience sur l’AFF et en PWA où le niveau était plus corsé avant le basculement vers le foil avec des flottes plus importantes. Sur cette compèt j’aurai pu finir 6ème assez facilement en évitant quelques petites erreurs, et je pensais qu’on aurait une 3eme discard après la 11ème course alors que les règles avaient changé visiblement. Je suis relativement contente de moi sachant qu’effectivement je ne m’entraîne pas pour cette discipline, le vent fort a compensé car je suis assez habituée à ces conditions. Merci Marignane !

 

 

 

 

Comment as-tu géré physiquement le fait d’être engagée dans les 2 disciplines ?

 

On a eu du vent beaucoup plus fort durant la majorité de l’épreuve comparé à l’année dernière, ce qui a rendu certaines manches de Slalom X vraiment sportives ; j’ai utilisé ma 5.4 toute la semaine, plus ou moins à la rue parce que je n’avais pas plus petit, c’était la surface utilisée par les hommes pour les manches bien ventées… Sur certaines courses je n’arrivais pas à jiber. J’ai également couru mon premier heat de la dingle en 3.0 .

C’était bien plus physique qu’en 2023 où on naviguait en 5.7 confortablement toilées voire en 6.3, absolument rien à voir. J’ai eu une journée de grosse fatigue en slalom où j’ai failli ne pas me mettre à l’eau, je n’ai jamais été fatiguée comme ça pendant une compétition. Je relie ça aussi au fait que je manquais d’entraînement en planche, même si j’ai fait de la prépa physique pendant mes mois off ce n’est pas la même chose. Autres facteurs, j’ai eu mes règles au début de la compèt et je pense que je ne me suis pas assez alimentée non plus, le cocktail parfait pour se retrouver un peu flagada.
Enchaîner les deux dans la même journée a été vraiment stressant aussi, et je n’ai pas pu profiter des journées off en vague pour m’entraîner, alors que l’année dernière les manches de slalom venaient remplir les journées où les conditions de vague étaient insuffisantes. C’était un gros challenge sportif et mental, je suis contente de m’être accrochée jusqu’au bout.

 

 

 

 

Tu cours en slalom X avec des planches de 2011, ce n’est pas un handicap par rapport aux autres compétitrices qui ont le matos de l’année, tu t’étais un peu préparer aux parcours slalom X ?

 

Dans ces conditions-là, je pense que c’est le pilotage qui fait la différence. Sur certaines courses j’ai gagné des places justes parce que je n’étais pas tombée au jibe malgré des mauvais départs, et je me suis aussi prise une catapulte en pleine ligne droite pour la première fois de ma vie en slalom quand j’ai voulu tout donner pour dépasser Oda sur la première manche tellement c’était défoncé. Après j’ai essayé de limiter les risques de chute au maximum. Je ne me suis pas préparée du tout au slalom X, le parcours était plutôt l’objet de rumeurs avant notre premier briefing et on ne savait pas trop à quoi s’attendre. J’abordais cette discipline plutôt détendue parce que je n’avais pas d’objectif particulier.

 

 

En vagues, un nouveau système de tableau éliminatoire est apparu sur cette épreuve. Il semble mixer Dingle et double élimination et n’a pas semblé faire l’unanimité chez les coureurs. Tu peux nous en dire plus et nous donner ton avis sur ce nouveau système ?

 

Les coureurs n’ont pas choisi ce format, il nous a été imposé sans consultation au préalable et sans discussion possible par l’équipe des juges. Normalement les étapes 5* sont censés se dérouler au format single-double, qui a tout son sens à Pozo avec des conditions tous les jours et qui est le plus équitable avec une 2eme chance pour tout le monde tout en introduisant du suspense avec des remontées possibles dans la double qui tient le spectateur en haleine jusqu’à la fin, en tout cas à de mon point de vue.

 

Normalement pendant une dingle classique, les heats de repêchage se font tout de suite après les heats principaux, et ce jusqu’au bout du tableau. Le repêchage ici s’est seulement fait à partir du top 8 pendant la simple (single ? Dingle?) pour rester fixe à la fin de la compèt. Les coureurs ne pouvaient donc remonter que jusqu’à la 9ème place si et seulement s’ils remontaient de 3 heats pendant la double, alors qu’ils étaient déjà 9ème à l’issue de la dingle/simple, je ne sais pas comment l’appeler. Donc la double est doublement inintéressante pour les spectateurs qui assistent à une losers’ final sans aucune possibilité de changer le top 8 et pour les compétiteurs dont les plus avancés risquent de perdre quelques places.

 

L’objectif était d’avoir un podium unique pour plus de clarté vis-à-vis des médias et du public, mais je crois que ce format a perdu tout le monde. De plus le tour pro de kite et de wing a également adopté le format dingle, mais le prize money sur leurs étapes atteint au mieux celui de la PWA, je ne suis pas sûre que ça ait contribué à les faire décoller médiatiquement. Sans parler du fait qu’il y avait un podium tous les jours pour les résultats temporaires du slalom…

 

En revanche la nouveauté qui a fait l’unanimité était de passer d’un jugement en un contre un à un jugement à 4 avec les deux meilleurs qui passaient au tour suivant, ce qui reflète plus justement le niveau des compétiteurs et a permis à de très bon rideurs comme Dieter Van der Eyken de faire une percée dans le top 4.

 

 

Pour conclure quel est ton progamme pour la suite?

 

Fuerte freestyle et slalom x (freestyle je viens pour qu’on soit 8 pour que l’événement se fasse pour les filles), Tenerife, Sylt puis Hawaï mais il y a des rumeurs d’annulation

 

 

Credits Photos: John Carter/PWA (slalom) / felix volkhardt (vagues)

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