Destination très prisée des riders pros et amateurs en période hivernale, l’Afrique du Sud présente bien des avantages pour tripper sur des séjours moyens ou longs quand le froid se fait trop piquant en Europe. C’est en janvier, alors que la France était sous la neige, que nous nous sommes envolés pour 3 semaines à Cape Town. Voici le récit de notre voyage et quelques clefs si vous souhaitez découvrir la destination.
Avant de débuter ce compte rendu, je voulais remercier Rachid pour nous avoir préparé ce trip, Valérie, Olivier et Bruno pour nous avoir guidé sur les bons spots et nous avoir fait partager leur grande expérience des lieux. Un grand merci également à tous les frenchies que l’on a croisé sur l’eau ou à terre et tous les bons moments que nous avons passé autour d’une bière, d’un BBQ ou d’une discussion sur la plage.
Nous sommes mi octobre, les jours commencent à raccourcir, les journées se font de plus en plus fraiches et l’automne n’est pas loin… il est temps de penser à s’évader au soleil pour ne pas trop subir la rudesse de l’hiver. Les discussions sont entamées sur la destination et les périodes de disponibilités de chacun. On hésite… Chili, Afrique du Sud ou autres destinations exotiques… Et puis tout s’accélère à la faveur d’un bon plan sur des billets d’avion direction Cape Town… L’Afrique du Sud cela fait un long moment que l’on en parle, c’est le bon moment! Il faut faire vite pour profiter de prix plancher alors tout s’organise très vite et sera bouclé en l’espace de 4-5 jours.
Début janvier, après les traditionnels fêtes de fin d’année, il est temps de lever le camp et filer au soleil se refaire une santé à coup d’overdose de windsurf! Passé les traditionnelles inquiétudes de l’enregistrement qui se déroulera d’ailleurs en un temps record et sans encombres (à peine 15 minutes), nous voici Thomas et moi prêt à décoller direction Cape Town. Nous retrouverons notre ami Rachid à l’escale de Dubai et le reste de la troupe nous rejoindra le lendemain. Habitué de la destination, Rachid nous a offert l’Afrique du Sud sur un plateau, nous trouvant les bons plans coté logement et location de voiture, un trip les pieds dans les charentaises en quelque sorte!
Vingt heures de voyage plus tard, nous voici à Cape Town un peu grogui par une nuit presque blanche dans les avions mais heureux d’être au soleil pour 3 semaines et de quitter le froid, la grisaille et la pétole. Le temps de récupérer nos voitures de location, ficeler nos boardbag et de se familiariser avec la conduite à droite, nous voilà traversant la banlieue de Cape Town au grés des échangeurs en direction de notre maison de location à Bloogerstrand, notre camp de base.
Situé à une quinzaine de kilomètres du centre ville, nous avons une situation centrale autour des spots du nord du Cap, ceux qui marchent généralement le plus fréquemment (de Sunset à Melkbos). Revers de la médaille, il faudra faire un peu plus de route pour aller dans la partie sud de la presqu’île et profiter des magnifiques spots de la réserve naturelle.
Cape Town est une ville d’approximativement 4 millions d’habitants et avec sa banlieue la ville s’étend sur un large périmètre. Nous sommes ici dans le pays le plus riche de l’Afrique mais quand on pense Afrique, on s’imagine généralement le sous développement… ici, même si nous le savions en arrivant, la modernité à « l’occidentale » est belle et bien de mise. Villas et immeubles modernes, centres commerciaux à foison etc… bref le dépaysement est là mais sans perdre réellement ses repères d’européens, hormis lorsque l’on passe près des townships ou que l’on s’aventure un peu dans la campagne hors des sentiers battus. Les blancs, descendants des colons hollandais et britanniques semblent clairement détenir la plupart des richesses mais les petits jobs sont partout, un peu commes aux USA, et paradoxalement la ville et les infrastructures urbaines (toilettes publiques, poubelles etc..) sont nettement plus propres qu’en France et en Europe! Comme quoi nous pourrions en retirer quelques leçons…
L’autre aspect qui surprend beaucoup, c’est l’aspect sécuritaire. Toutes les maisons sont barricadées avec de hauts murs, barbellés, systèmes de sécurité, gardes et patrouilles de milices privées qui vous donnes un certain sentiment d’insécurité alors que paradoxalement nous ne nous serons jamais senti en danger ou dans une situation d’insécurité tout au long de notre séjour. Paradoxalement la police est peu présente dans les rues contrairement à chez nous.
Durant nos 17 jours sur place, le vent soufflera pratiquement tous les jours, plus ou moins fort et plus ou moins tôt dans la journée, ne nous laissant que 2-3 jours sans navigation pour les plus motivés. Je vous rassure nous avons laissé passer quelques sessions histoire de nous réserver :-). Les jours sans vent ont été mis à profit pour visiter les incontournables lieux du Cap comme Table Mountain, le centre ville, la reserve naturelle, the good hope cap ou encore Camps Bay, le petit Saint Tropez local.
Sur l’eau, la destination du Cap est un peu victime de son succès! Ne vous attendez pas à vous retrouver seul sur les spots, ils sont globalement tous fréquentés et parfois cela peut même saturer un peu. Le kitesurf a la bas clairement pris le pas sur le windsurf avec une très forte fréquentation. La cohabitation sur les petits spots restent cependant relativement bonne même si nos amis italiens, kiters ou windsurfers, ne sont pas toujours les plus courtois sur la vague :-).
Je ne vais pas vous raconter nos sessions une par une nous y serions encore dans 3 jours mais globablement nous avons rencontré du vent plutôt fort avec assez peu de houle mais largement suffisante puisque nous avons toujours eu des vagues pour nous amuser. Les spots n’étant pas des plus faciles, il est préférable de ne pas se retrouver avec 5 m de vagues et 40 noeuds de vent, à moins d’avoir un top niveau bien sur!!
Y aller
De nombreuses compagnies déservent l’Afrique du Sud mais bien évidemment les politiques d’excédents de bagages sont à prendre en compte dans vos recherches de tarifs, car il est préférable d’emmener votre matériel.
Si plusieurs surfshops existent sur place et dans lesquels vous trouverez sans mal tout ce qu’il vous faut en matériel neuf ou pièces de rechange, la location de matériel, elle est plus rare et surtout très peu interéssante financierement.
De nombreuses compagnies deservent l’Afrique du Sud et plus particulierement Cape Town au départ de la France. Parmis les compagnies du moment Emirates, Turkish airlines sont en bonne position coté tarifs. A noter qu’Air France propose un vol direct au départ de Paris pour Cape Town mais à un prix plus élévé que la conccurence.
Coté temps de parcours, il vous faudra compter une vingtaine d’heure en moyenne au depart de Paris avant de toucher le sol de Cape Town. Le gros avantage de l’Afrique du Sud est son faible décalage horaire avec l’europe (+1h en hiver, 0 en été), qui vous permet d’être en forme après une bonne nuit de sommeil à votre arrivée.
Climat
Le climat dans la région de Cape Town s’apparente à un climat méditerannéen atténué, la temperature de l’eau en moins! Au coeur de l’été (décembre/janvier), les températures exterieures oscillent entre 25 et 35°c avec une prédominance du soleil et de très faibles précipitations. La température de l’eau elle varie énormement d’un spot à l’autre mais oscille grosso modo à cette saison entre 10 et 15°c (à vue de nez).
Coté navigation l’eau est fraiche mais l’air chaud et le soleil puissant, vous déshydrate rapidement. Nous avions pris l’option intégrale 4/3 jersey ce qui était parfait. La manche courte fonctionne pour les moins frileux.
Attention au soleil, il est violent. Nous n’aurons pas quitté nos crèmes solaire indice 50 de tout le séjour et nous sommes rentrés bien bronzés!
Coté prévisions, windguru et windfinder sont de bons réferentiels. Les vents dominants qui vous permettent de naviguer sont le Sud Est et le Nord Ouest. Par Sud Est, sur windguru, vous pouvez multiplier la force du vent prévu par 1.5 en moyenne voir 2 donc quand Guru vous annonce 25 noeuds, c’est la cartouche!!!
Il ne faut pas hésiter à regarder les prévisions de tous les spots de la zone, car le vent se déplacent du Nord au Sud de la zone. Vous pouvez avoir des prévisions plutôt faibles dans le nord et du vent dans le sud et vis versa. Il vous faudra donc bouger en fonction des prévisions, les spots les plus éloignés se situant à 2-3h de route.
Se déplacer
La location de voiture est plutôt bon marché en Afrique du Sud si l’on est pas trop regardant sur les performances et l’ancienneté des voitures. Comptez un peu plus de 100€ par semaine pour une voiture de taille moyenne.
Le réseau routier autour de Cape Town est de bonne qualité et aux abords du centre ville, vous roulez sur des autoroutes urbaines. Dans cette ville de près de 4 millions d’habitants et étendue le gps n’est parfois pas un luxe pour vous déplacer. La conduite à droite offre aussi quelques sueurs froides pour ceux qui ne sont pas initiés :-). Le prix du litre d’essence en janvier 2013 était de l’ordre de 1€ le litre. Dans cette agglomération importante, il est possible d’être confronté aux bouchons aux heures de bureaux le matin (8-9h) et le soir (aux envions de 17h). Un paramètre à prendre en compte lorsque vous voulez traverser la ville à ces heures.
Se loger
Ce n’est pas les solutions d’hébergement qui manquent, du camping en passant par la guest house ou la location d’appartement ou de villa, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Coté localisation, 2 grandes options s’offrent aux windsurfers que nous sommes. Soit loger autour des spots s’étendant entre Sunset beach et Big Bay, ce qui vous permet d’être à proximité des spots qui marchent le plus fréquemment, soit loger vers le centre ville, ce qui vous permet de profiter à plein de la vie nocture du centre ville tout en étant à mi chemin entre les spots du nord et ceux du sud. Néanmoins quoi qu’il arrive, il vous faudra faire un peu de route pour vous rendre sur les spots avec les risques de bouchons aux heures de bureau.
Se nourrir
Même si sur place le cout de la vie semble avoir explosé ces dernières années, il est finalement légerement inférieur à celui de la France. Cela reste pour nous européens, tout à fait abordable. En supermarché, les produits agro-alimentaires ou industriels sont un peu près à des prix européens, en revanche légumes et viandes sont bien meilleurs marché que chez nous. Les sorties au restaurant, elles sont assez peu chères avec des plats très copieux et à 8-10€ le plat.
Naviguer
Nous avons eu la chance de pouvoir naviguer sur pas mal de spots de la région même si nous n’avons pas pu tous les faire :-). Je ne vous ferais pas ici le descriptif de tous les spots, il y a déjà tous ce qu’il faut sur le net pour cela. Notre sentiment global restera que chaque spot à son petit coté technique. Tantôt des rochers ou du shorebreak, une mise à l’eau délicate, un beach break destructeur, bref, il faut rester attentif et vigilant, il y a globablement des pièges sur chaque spot, votre materiel ou le bonhomme s’en souviendront dans le cas contraire!
La journée type démarre généralement le matin ou à la mi journée sur le spot de Sunset Beach pour les plus énervés. C’est le spot où le vent de SE se lève en premier, c’est aussi celui qui vous sauvera certainement votre journée si le vent n’a pas voulu souffler de la journée. Vous trouverez presque toujours quelques noeuds pour planer à Sunset en toute fin de journée.
Sunset est le spot ou le vent soufle le plus fort. Lorsque cela devient trop fort les windsurfers migrent quelques kilomètres vers le nord et se répartissent sur les différents spots entre Big Bay et Melkbos.
Durant la période où nous étions présent, le vent a été plutôt fort. La 4.0 est la voile que j’ai le plus utilisé pour mes 80kg. Les journées de vent fort, il est préférable de naviguer assez tôt pour profiter au mieux des conditions car en fin de journée, le vent se renforce encore (vers 17h) et cela peut devenir régulierement presque inaviguable avec de vent à plus de 40-50 noeuds où même la 4.0 devient beaucoup trop grande.
Pour profiter au maximum des conditions, n’hésitez pas à emmener 3 voiles entre 5.3/5.0 et 4.2/3.7 pour un gabarit moyen. Le trip est jouable avec 2 voiles style 4.2/4.7 mais vous serez parfois un peu court pour les belles sessions de lightwind qui réclament un peu de toile. Coté volume, comme dans tout trip, il faut faire un compromis, autour de 80 litres étant un grand classique. Un peu de volume est néanmoins intéressant pour les débuts de journée en grande toile mais ou les vagues sont le plus propre, sans compter les petites déventes du bord qui sont assez classique sur la plupart des spots du Cap.
Personnellement équipé d’une Quatro LS 84L 2013, j’aurais apprécié d’avoir un peu moins de largueur pour être plus à l’aise en surf dans les conditions que nous avons rencontré avec en moyenne 25-30nds mais c’était au final un bon compromis qui m’a permis de profiter de toutes les conditions qu’elles soient light ou super fortes.
Les bestiolles
Si l’Afrique du Sud est bien connue des windsurfers pour son vent et ses vagues, elle l’est encore plus du grand public pour ses parcs animaliers et ses requins. Sans aller jusqu’au nord du pays voir les animaux des parcs Krüger et autres, la faune autour de Cape Town regorge et vous pourrez croiser babouins, zèbres, Antilopes, Autruches, otaries, baleines, dauphins et requins.
Rassurez vous les requins si ils sont bien présents, ils ne semblent pas attaqués dans les eaux froides du Cap…. mais sait on jamais :-). Pour ma part j’ai eu croisé un petit de près et ce n’est pas rassurant!! lol
:: PLUS DE PHOTOS ::
Les liens qui vont bien
http://www.boardseekermag.com/travel_features/southAfrica/south_africa-2.html
http://www.wavescape.co.za/surf-reports/wavescape-ocean-watch/cape-peninsula.html
