Accueil » Trip: PWA Hvide Sande – Nom de code : Les harengs sont dans le fumoir !

Trip: PWA Hvide Sande – Nom de code : Les harengs sont dans le fumoir !

On aurait pu vous parler la semaine dernière de la PWA qui se déroulait au Danemark à Hvide Sande (prononcez videuuu sandeuuuu). Vous faire vivre l’événement, comme tout le monde, au grès des communiqués de presse et des lives. Pour une fois, comme j’en avais l’occasion, je me suis rendu au Danemark pour assister avec cette étape de coupe du monde en tant que spectateur/caddy/liste_non_exhaustive. Alors, plutôt que vous parler uniquement de résultats sportifs et autres classements, je vais vous raconter ma semaine, ce que j’y ai vu, entendu, resenti, mais qui débuta en premier lieu par un road trip….

 

 

 

 

Jeudi 1 septembre 14h, Paris avenue Wagram, sortie du travail pour ma partenaire de trip/compétitrice/liste_non_exhaustive et point de départ de cette virée au Danemark.

Objectif: ralier le Danemark à la cool (1300 km) en 2/3 jours pour y être au plus tard le samedi dans la matinée et arriver en forme (la compétition débute le dimanche 4).

C’est parti! Et bien non… En fait cela commence par un faux départ! Problème de planning de travail etc…, le départ ne se fait finalement qu’à 20h passé.

Autant dire que l’après midi prévue pour rouler et s’avancer un peu sur le trajet est morte et enterrée. Changement de plan, on s’extrait de Paris et nous nous arrêtons dans la famille pour se faire offrir le couvert et le gîte pour la nuit.

 

Vendredi 10h, après un réveil à la cool, on fini par se mettre en route. (si si on va finir par partir, je vous assure). Les kilomètres s’enchainent au grès des changements de conducteurs, nous sortons rapidement de France et de Belgique avant de faire des zigzag dans la toile d’araignée des autoroutes autour de Düsseldorf et Dortmund pour éviter les bouchons. Il ne faut pas s’endormir au volant et avoir l’oeil vif en Allemagne, ça déboule à plus de 200 sur la file de gauche :-).

Après une bonne nuit passée dans le camion sur une aire, un petit dej/douche façon routier sur l’autoroute et un petit footing (bon ok moi j’ai pas couru), nous voila reparti.

 

 

 

Samedi 11h… pour les 400 derniers km. Une formalité après les 800 km avalés sans peine la veille!

Pas tout à fait… car le passage d’Hambourg se rapproche de la traversée de Lyon un weekend de grand départ au ski ou lors du chassé croisé du 1er aout… les autoroutes sont en travaux permanents, la frontière danoise est filtrée par les douanes et  l’autoroute réduite à une file (merci les attentats) ce qui créé un beau bouchon. Les allemands sont sur la route tel des français moyens qui partent en vacances ( Et oh les gars on est en septembre là pas en aout!). Bref les bouchons s’enchainent et nous luttons pour arriver jusque Hvide Sande où nous posons finalement les roues vers 17h.

 

Dommage ca naviguait le vendredi et le samedi et la longue distance locale vient de s’achever à notre arrivée avec la victoire de Delphine Cousin devant Marion Mortefon et Ester de Geus. 3 français sur le podium coté garçons (Cousin, Mortefon, Quentel).

 

Après une rapide visite du site de la compétition et quelques bonjours, nous en profitons pour nous délester du matos. Des grandes tentes sont mises à la disposition des riders par l’organisation pour stocker le matériel comme lors de la Torche 2014. Après un petit tour, les places sont rares, très rares même et certains se sont un peu étalés… On se renseigne sur les uses et coutumes. La réponse est claire et nette, c’est chacun pour sa peau, premier arrivé, premier servi.

 

 

Du coup, le petit jeu au sein des riders PWA est à celui qui arrivera le plus tôt possible (4-5 jours avant pour certains) sur le site de la compétition pour se faire sa petite place au soleil dans les tentes. Pour les retardataires ca se passe dehors… c’est un peu puéril comme système car avec un peu de bonne volonté et d’organisation tout doit rentrer sans problème mais c’est ainsi.

A ce petit jeu, les français ne sont pas mauvais puisque organisé en clan, une bonne partie s’est octroyé une tente complète.

Nous parvenons à nous faire une micro place pour laisser 2 planches à l’entrée d’une tente plus ou moins dans le passage et les gréements finissent dehors comme pour beaucoup d’autres riders.

 

 

Après un petit tour dans Hvide Sande (la petite ville ne fait que 3500 âmes en dehors de la saison estivale) nous récupérons notre logement, une auberge de jeunesse proprette mais très calme voir lugubre. Le moral en ce samedi soir et après une journée bien chargée est plus au questionnement sur ce que nous faisons ici qu’à la joie d’assister/participer à une PWA au Danemark ^^.

 

En fait nous découvrirons rapidement que la plupart des riders PWA (hormis ceux qui ont loués des maisons par eux même), sont logés dans un hôtel en centre ville sauf nous et 2/3 autres riders qui comme nous ont des accompagnateurs…. bref c’est un peu raté pour l’ambiance.

 

 

 

Dimanche matin les prévisions sont bonnes pour cette 1ere journée avec 15-20 nds prévus et la pluie qui s’invite également pour la journée. Le thermomètre du camion affiche 13°C, les vestes néoprene et pantalons étanches sont de sortie mais malgré tout les riders s’affèrent tous pour préparer leur matériel car les choses  sérieuses débutent dès 14h. La matinée est consacrée aux inscriptions, enregistrement du matériel, récupération des lycras et gréage/choix de matériel pour l’après-midi.

 

 

Finalement cette 1ere journée de course sera la meilleure de la semaine en terme de vent avec tout de même une force moindre que celle prévue par windguru.
Une manche validée avec des heats qui s’enchainent à bon rythme. Le plan d’eau est à l’intérieur d’un fjord/lagune car l’organisation a fait le choix de courir ici plutôt qu’en mer ouverte où les conditions auraient pu, à l’image de Sylt, devenir rapidement compliquées à gérer. Du coup, le vent est un peu moins frais qu’en mer mais le plan d’eau est relativement facile avec tout de même un bon clapot façon tôle ondulée version Leucate.

 

 

 

Quelques tops riders sautent rapidement dans cette manche 1 mais Mortefon et Iachino répondent présents tandis que l’allemand Sebastien Kördel prend une belle 3ème place.

 

Chez les filles, 31 rideuses ont répondu présentes pour cette 2ème et dernière étape de l’année, ce qui permet d’avoir 4 poules de qualifications, 2 demi finales et une finale perdante et gagnante. De quoi assurer un bon spectacle coté filles.

 

Dans ces conditions relativement faciles tout le monde va vite, les départs et relances de jibe sont prédominants!  La polonaise Maja Dziarnowska, qui vient du monde de la RSX et qui nous avait déjà fait une forte impression à Bol en Croatie en juin dernier lors de l’IFCA World Slalom surprend la flotte et termine 2ème de cette manche n°1 derrière Sarah Quita Offringa et devant Delphine Cousin!

 

 

Coté coulisses, la bataille fait rage sur la plage pour poser son matériel et comme dans les tentes c’est chacun pour sa peau… globalement la fraternité n’est pas le maitre mot sur la pwa, on est bien dans un sport individuel et les enjeux financiers et résultats font clairement resentir que le partage et l’entraide comme on peut le voir sur l’AFF n’ont pas leur place sur le circuit PWA.

 

 

Comme nous, vous vous êtes peut être déjà posé la question de comment les heats arrivent parfois à être validés dans 7 noeuds, ce qui est tout de même extremement faible comme limite de vent.

Là encore nous découvrons rapidement qu’il y a 7 nds et 7 nds PWA… les mesures de vent en PWA sont faites au ras de l’eau, ce qui les rends beaucoup plus faibles qu’à l’accoutumée ou elles sont généralement pris en hauteur… De ce fait, il faut rajouter 3 à 5nds par rapport au réferentiel plus commun que chacun connait.

 

 

 

Lundi est signe du retour du beau temps et d’un franc soleil avec même un thermomètre qui grimpe à 26 degrés! Rapidement la pétole bien installée se confirme et nous nous échappons du site de la compétition pour aller à la découverte des spots coté mer et de la ville. La digue sud du port offre une vague à priori artificielle puisqu’un reef de sable a été créé spécialement ici pour le surf et le sup .

 

 

On profite d’un reste de houle pour faire une petite session de sup bien technique. La ville qui est un gros port de pêche avec une forte culture maritime s’est également résolument tournée vers le tourisme et les sports de glisse.

Tout ici est fait pour les loisirs aquatiques et sports de glisse avec des infrastructures adaptés. C’est un bonheur d’être kiters, windsurfers, surfer/suppeur ou même wakeboarder dans cette petite ville danoise.

 

 

 

Mardi reprise des hostilités avec un briefing à 9h, lever 6h30 pour petit déjeuner et préparer tout le matériel avant 9h car 30 minutes après le briefing le 1er heat peut être lancé.

Finalement le vent peine à se lever et flirte avec les limites en permanence avec de gros trous d’air notamment au niveau des bouées mouillées près du bord.

 

Cette journée fera bon nombre de riders hommes et femmes car c’est  un peu la loterie sur le parcours.  Les riders collent régulièrement aux bouées et des heats sont validées dans des conditions parfois discutables. La manche 2 est néanmoins bouclée avec la victoire de Vincent Langer devant Albeau et Van der Steen. Une Suprise pas tant que cela d’ailleurs puisque Vincent Langer, champion d’Allemagne et Champion du monde IFCA savoure son plaisir de prouver à certains riders du circuit que lui aussi sait naviguer en slalom…

 

 

 

Chez les filles, il faut reconnaitre que depuis le début de la compétition les japonaises sont impressionnantes. Avec leurs petits gabarits et leur technique, elles sont à fond en permanence et sont de toutes les finales perdantes et gagnantes. Léna Erdil et Fuyla Unlu remportent cette manche devant Offringa et Cousin.

 

 

Le comité poussent au maximum avec notamment pour une manche supplémentaire malgré les conditions souvent limites. Le heat 6 de la manche 3 hommes en est l’illustration parfaite, il sera recouru à maintes reprises… Marion Mortefon mangera sont pain noire, impuissante à la relance d’un jibe, se fera sortir dès les qualifications.
Les riders sont finalement libérés à 19H30 après une 2ème chute de vent sans parvenir à boucler la manche 3. 

 

 

Mercredi est à nouveau une journée sans vent. Jimmy Diaz décide donc d’organiser une réunion pour les filles sur leur avenir, après que certaines est interpellées la PWA sur le fait que le titre et la saison ne se joue que sur 2 étapes cette année. La réunion n’apportera pas franchement de solutions ni nouveautés…

 

Il n’y a pas d’argent pour les filles et le système quelque peu sclérosé et à bout de souffle est incapable de se remettre en question et se renouveler pour proposer des solutions. Status co, la saison prochaine sera à l’image des autres à priori donc il faut espérer que la Turquie se stabilisera et reviendra au calendrier sinon la saison 2017 risque d’être assez light à nouveau pour les féminines.

 

 

 

S’en suit une réunion globale sur le foil. La PWA ayant bien senti la tendance et ne voulant pas rater le train, interpelle les riders sur leur envie de voir apparaitre le foil et sous quelle forme sur la PWA. Si du coté du clan français on est enthousiaste et motivé, il faut avouer que le reste des riders PWA n’est pas franchement emballé par le support ni par l’idée.

 

Il faut dire que le marché est naissant, que les marques sont aujourd’hui quasi uniquement françaises, qu’il faut s’équiper… et que la plupart d’entre eux n’ont encore jamais essayé. Sans parler du débat sur la limite de vent foil/slalom et du titre de champion du monde avec ou sans foil qui s’invite très rapidement dans la discussion… Bref, un groupe de travail sur le sujet est constitué, avec 99% de français la composant… 

On devrait néanmoins assez rapidement voir le foil, en démo au moins, sur le world tour car la PWA veut être leader sur le sujet. S’en suit une digression de cette réunion autour d’autres problèmes récurrents depuis de nombreuses années comme l’argent sur le tour, les couts des étapes, les conflits d’intérêts avec l’IFCA etc…

Au rayon des informations à confirmer, une étape pourrait avoir lieu au japon l’an prochain dans la continuité de celle de Corée, les filles ne seront pas à Fuerte comme certaines le souhaitaient.

 

 

 

 

Jeudi la pétole revient et l’on s’occupe en visitant les poissonneries de la ville :-). En effet Hvide Sande est un port de pêche important avec une grosse criée et de nombreux ateliers de transformation du poisson avec notamment la spécialité des environs, le poisson fumé!

 

Ça sera une journée dégustation pour nous avec des burgers au poisson le midi et un repas maison à base de divers poissons et crevettes fumés le soir! On en profite également pour découvrir les environs et dénicher un autre spot de sup dans le village suivant plus au nord sur la cote sans omettre un petit détour par le phare du coin.

 

 

Coté riders on tue le temps comme on peut entre internet, jeux de société et autres foot and co.
Ce qui nous a surpris lors de cette semaine, c’est qu’à quelques exceptions, les français qui participent à toutes les épreuves de la saison ont constitué un petit clan bien hermétique et ne se mélange pas trop aux autres riders. Repas, tente coureurs etc.. sont partagés ensemble. Sur la PWA, il y a clairement les français ET le reste du monde :-). 

Pour autant ce n’est pas non plus la folle ambiance dans cette team france mais au moins on s’ennuie ensemble entre français ^^.

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi est le dernier espoir de terminer cette 3ème manche mais la météo assez similaire à la veille ne laisse pas trop d’espoir. Le vent se lève néanmoins assez rapidement mais restera léger et surtout trop irrégulier pour permettre de courir.

 

La journée s’achève sur la remise des prix de l’étape et du classement final pour les femmes avec une 3ème titre de championne du monde pour Sarah Quita Offringa devant Delphine Cousin et Léna Erdil.

 

 

Le soir barbecue et soirée de clôture sont organisés dans la tente PWA. Malgré un goupe de musique qui anime la fin de repas, cela manque un peu d’ambiance… Plusieurs riders ont déjà pris la route du retour ou file terminer leurs bags et bagages après le repas.

On est loin de la grosse soirée fun avec la bière qui coule à flots et les riders qui se déchainent… La PWA s’est définitivement professionnalisée, tout du moins en slalom. C’est bon pour la performance sportive,  peut être un peu moins pour l’esprit fun! On ne peut pas tout avoir me direz vous!

 

L’autre point un peu surprenant sur cette étape danoise, c’est l’absence quasi totale de spectateurs. Peu présents durant la semaine sur le site de la compétition alors que les plages étaient elles bien remplies d’allemands en vacances ou weekend et les planches sur les toits des voitures étaient légion sur la route.

C’est dommage pour le sport, d’autant que le parcours était mouillé relativement proche de la plage la plupart du temps et que l’épreuve était commenté sur la plage par Ruben Petrisie et un staff de la PWA.

 

 

Au final, cette étape danoise est globablement une belle réussite avec une petite ville qui se bouge pour les sports de glisse et pour offrir avec son festival Waterz (http://www.waterz.dk/) une belle visibilité au windsurf mais aussi aux autres sports de glisse.

 

Tout le monde esperait mieux coté vent avec même eventuellement une bonne cartouche mais il faut composer avec dame Nature! D’ailleurs la plupart s’attendait à rentrer dans l’automne sur cette compétition aux antipodes nordistes finalement on a travaillé le bronzage et on eu parfois presque trop chaud!

 

Rendez vous l’année prochaine? On l’espère! En attendant vous pourrez retrouver les slalomeurs PWA sur le live à Sylt et fin octobre à la Torche pour la finale si vous faites le déplacement!

 

Photos by l’inimitable John Carter/PWA et moi un peu

 

 

 

 

 

 

Retour en haut