La ReunionWaveClassic a commencé sur un simple coup de téléphone,
environ 3 mois après la 1ère édition à Fuerteventura.
Georges Traversa, le père de Thomas, me demandait alors si je voulais
m’occuper d’organiser une 2nde étape sur l’île intense, déjà
« déflorée » 5ans auparavant par Thomas lors d’un trip
avec le photographe Gilles Calvet. « Il y a des vagues de folie et du vent
constant en septembre, ça devrait jouer! ».
De simple chargé de communication, je me suis rapidement
impliqué à 100% dans ce projet avec l’aide des contacts fournis
sur place : Christian « le doc » Fougerouse, pilier du windsurf réunionnais
et ancien acolyte de Fred Gravoille sur les fameuses « Trilogy » que
l’on connaît, ainsi que l’ex windsurfer pro Pierre Godet, installé
sur l’île depuis bientôt 10 ans.
Après de nombreux échanges par Skype, emails, envois de dossiers
et prises de contacts avec des sponsors, nous avons réussi en 3 mois
à mettre cet évènement sur pied. On a trouvé2 voitures
et 3 fourgons prêtés par Peugeot sur place, un hôtel accueillant
à seulement 5mn du spot de Ravine Blanche, une clé 3G pour assurer
le live ainsi que des téléphones portables grâce à
NRJ Mobile, un peu de nourriture fournie par Nestlé, une table, des bancs,
une tente, un tableau blanc, un porte-drapeau et des mâts pour les drapeaux
des marques partenaires amenés par les locaux et puis surtout, un financement
bienvenu de la part du groupe DMG (Dimino Marketing Groupe – un ami passionné
de windsurf), Soöruz, NRJ Mobile ainsi que des compagnies de windsurf qui
ont apporté leur soutien à ce nouveau projet: NorthSails, Quatro,
Fanatic, Tabou et Neil Pryde.
Début août, la ReunionWaveClassic est confirmée. Il ne restait
plus qu’à Thomas Traversa d’appeler de bons riders motivés et
ses meilleurs potes pour participer à une 2nde édition de ce trip/compétition
entre amis pour 12 jours de folie en septembre dans les vagues réunionnaises.
Si l’on attendait des pointures comme Campello, Brawzinho ou même encore
Albeau qui ont décliné l’invitation au dernier moment, l’organisation
était tout aussi ravie d’accueillir des riders prestigieux comme McKercher,
Fernandez, Voget, Mussolini, Taboulet ou le tout jeune Juban. Ont également
répondu à l’appel réunionnais Caste, à l’origine
de ce concept en équipes avec Traversa, Goffinet le breton qui avait
déjà prit part à l’édition de Fuerteventura, le
calédonien Sifferlen, l’allemand Bruch et le jeune irlandais Clancy.
Même principe qu’à Fuerte, ces 12 coureurs internationaux sont
accueillis par 4 locaux sélectionnés parmi les meilleurs du coin.
Le 4 septembre à 19h, la brochette de 16 riders qui composent cette RWC
2009 est réunie dans un petit bar local très sympa sur le bord
de mer à St Pierre, au Longboard Café pour le tirage au sort des
4 équipes emmenées par les 4 locaux Zabala, Godet, Pichot et Van
Workens.Suprise du tirage au sort entre 2 bières et dans uen ambiance
déjà décontractée, les équipes sont assez
polyvalentes et quelques uns voient déjà 1 à 2 équipes
qui risquent de faire mal aux autres. Mais attention, les comptes se règlent
sur l’eau et rien n’est joué !
PICHOT emmènera FERNANDEZ/TABOULET et SIFFERLEN
GODET lui, fera équipe avec VOGET/CASTE et JUBAN
ZABALA, local favori sur cette épreuve, sera épaulé par
McKERCHER/MUSSOLINI et BRUCH tandis que VAN WOERKENS jouera aux côtés
de TRAVERSA/GOFFINET et CLANCY.
La soirée d’ouverture permettra à chacun de se connaître,
de faire connaissance avec les locaux ravis d’accueillir à domicile des
champions aussi ouverts et accessibles, de prendre la température et
de goûter au rhum et à la bière locale ! Les prévisions
s’annoncent tout simplement excellentes dès les 1ers jours du contest
avec un énorme swell et du vent pour 3 jours durant… » On risque
d’avoir le meilleur de Ravine Blanche comme on ne l’a pas eu depuis bien longtemps
» me lance un des locaux. La messe est dite.
La suite, vous la connaissez si vous avez suivi le live, assuré en direct
du spot d’Etang Salé dès le 2ème jour pour une free session,
puis de Ravine Blanche dès le lendemain pour des choses plus sérieuses.
Pendant 3 jours, le vent est resté fort, 30 nds en moyenne, idéalement
orienté side/side offshore. Certains, comme McKercher ou Taboulet, se
sont fait surprendre en n’ayant emmené que 4.5m2 comme surface minimum.
jour, une taille et demi de mât. Bien rapides, puissantes à souhait,
plus ou moins ordonnées et autorisant parfois une petite ouverture pour
claquer un gros aerial, elles n’ont pourtant fait qu’une bouchée d’une
bonne dizaine de gréements en très peu de temps ! » Le pire,
c’était la mise à l’eau avec les oursins qui tapissaient les rochers
» se rappellent Taboulet, Clancy, Traversa ou encore Mussolini qui se jetteront
tout de même à l’eau avec les pieds farcis d’épines dès
le 1er jour ! Un grand respect pour eux car après avoir subi le même
sort 4 jours après la fin de l’évènement, je peux vous
dire que c’est un supplice mortel que de naviguer avec 30 épines dans
les pieds. 1 semaine après, je n’arrivais pas encore à poser l’un
des 2 pieds à terre !
Pour résumer ces 3 jours de spectacle et de folie pure, il était
agréable de faire vibrer plus de 20000 connectés sur cette période
via le live et surtout un grand bonheur de voir la plage remplie par la foule
venue admirer ces » barjots » en découdre avec les murs liquides.
Des cris de peur à chaque chute, des applaudissements à chaque
manoeuvre osée et des encouragements lors de chaque mise à l’eau
périlleuse sur la dalle rocheuse, sont des moments qui resteront à
jamais gravés dans ma mémoire mais certainement aussi celle des
coureurs, du public et des sponsors locaux venus assister au spectacle.
Puis le vent et la houle se sont quelque peu calmés ensuite, laissant
la » colonie de vacances » profiter de sessions de surf matinales
du côté de St Leu ou Etang Salé, apprécier les trésors
qu’offre La Réunion à travers des paysages à couper le
souffle : volcans, cascades, vertes vallées escarpées, cirques
naturels ou plages de sable noir… Si le vent a quelque peu joué
avec nos nerfs sur les derniers jours, autorisant une autre free session du
côté de l’Etang Salé puis un semblant d’espoir à
Ravine Blanche, 3 rounds ont tout de même pu être validés
permettant à l’équipe du local Steven Pichot d’empocher la 1ère
place. » J’ai vécu un rêve de gosse, rien qu’à naviguer
à côté d’eux sur mon spot « , avouera-t-il humblement,
» mais en plus de gagner la compétition, là, je vais avoir
des choses à raconter à mes petits-enfants ! « .
Le concept en équipes a donc fonctionné une nouvelle fois. L’idée
de départ de JB Caste et Thomas Traversa fait son bonhomme de chemin.
Les riders se disent plus que satisfaits de cette compétition qu’ils
ont plutôt tous approché comme un trip, décontractés,
et repartent heureux d’avoir découvert et ridé un spot qui mérite
une bonne dose de courage et d’engagement pour se laisser amadouer. Ravine Blanche
et ses » Ravin’boys » ont du mérite : ils naviguent ici une
bonne partie de l’année, entre rochers, oursins géants, courants
et… requins ! Respect. Merci à vous pour l’accueil chaleureux&seeyounextyear
!?
Propos de Steve Palier
