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Portait: Denis designer Angulo Boards !

Dans le windsurf on connait bien les coureurs ou encore les shapers mais on parle beaucoup moins de tous les acteurs qui restent dans l’ombre et qui pourtant contribue à votre bonheur d’être sur l’eau ou le plaisir de vous acheter la dernière board à la mode! Denis est de ceux-la! Graphiste et designer de talent, Denis avec son coup de crayon et sa souris donne vie au shape et pas n’importe quels shapes ceux des Angulo!! Portrait d’un designer pas comme les autres…


















fiche signalitique


Prénom : Denis



Nom : Derycke


Age : 31 ans


Sponsors : Je reçois et je navigue avec des boards Angulo,
mais c’est en tant que membre de l’équipe et certainement pas pour
mon niveau.

Spots : de la Zeelande (sud des Pays-Bas) à Wissant avec
les spots de la côte belge entre les 2.





Tes plus grandes qualités: perfectionniste


Tes plus gros défauts: à part la nav’, je remets tout le temps
tout à demain, je sors beaucoup de feintes lourdes aussi. je pose les forwards sans regarder derrière moi et ça fait marrer tout le monde.


Ton rider préféré: les riders au style classique
en général, je préfère un cutback bien gras
bien placé bien engagé sur le peak aux flakas en bas de
vagues et autres trucs de cirque qui n’apportent pas grand-chose. Dans
le genre j’apprécie donc beaucoup le style down the line clean
de Levi Siver et Josh Angulo (ben oui.) exploite la vague comme personne
avec un style plus défoncé et plus inattendu. Mais il y
en a beaucoup d’autres.



Den au surf à la Mecque








Denis en aparté



Denis, raconte nous tes débuts en planche et comment en tu es arrivé
à réaliser des décos?




J’ai commencé il y a une bonne douzaine d’années sur une
Tiga Swift dans 3 bft sur une plage de Toscane, l’année d’après
je me payais avec mon frère une vielle Bic Hard Rock, une voile
Bic Fun Slalom 6.4, et mes premiers bords de straps au harnais. L’année
suivante je partais avec 3 potes de la fac pour mon premier surftrip pour
5 semaines en Crète, avec une planche de vagues et 3.7/4.2/4.8.
J’ai découvert là la navigation dans le vent fort sur petit
matos, et le triangle du couillon pendant les premiers jours. En rentrant
je savais jumper et jiber dans le baston. J’ai un peu hiberné pour
ce qui est de la navigation pendant mes études (5 ans) et j’ai
repris de plus belles depuis 6-7 ans. Depuis j’ai visité pas mal
des destinations incontournables : Tarifa, Canaries, Maui, Cap Vert,.
J’ai réalisé mes premières décos de planche
fin 2001 à l’occasion d’un concours organisé par Wind pour
Quatro. Je bossais en tant que graphiste 3D dans une boite de jeux vidéos.
J’ai donc fait un modèle 3D de planche sur lequel j’ai appliqué
une version numérique des croquis d’études que j’avais faits,
j’ai calculé des images puis j’ai imprimé, et j’ai envoyé
le tout. J’ai jamais eu de nouvelles, et que je sache aucune déco
du concours n’a jamais été reprise par Quatro pour une production
en série, mais j’étais lancé, et les commentaires
que je recevais d’autres designers étaient plutôt bons.






Ride tranquille à Maui





Comment as tu été amené à travailler
avec la famille Angulo et réaliser les décos des planches
de série?



J’étais en contact MSN avec le photographe Charles Orève,
qui résidait à Maui. A l’époque il s’occupait aussi
de travaux graphiques, et en décembre 2002, il travaillait pour
la marque de windsurf Seatrend, qui aujourd’hui n’existe plus. Il était
en rush pour boucler une série de décos de windsurf pour
Seatrend et il ne savait pas bien comment les présenter, alors
il m’a dit: Tu me colles ma boardrange sur des modèles 3D avec
des rendus haute qualité et je t’acceuille quelques semaines à
Maui. Je l’aurais fait de toutes façons parce que j’aime bien la
3D 🙂 mais bon, j’ai travaillé très tard ce jour-là
et quelques semaines après j’avais mon billet pour Hawaii.

Je suis donc parti 3 petites semaines à Maui en avril 2003. Charles
y était comme cul et chemise avec la moitié des gens de
l’île et j’ai rencontré par lui pas mal de stars du windsurf.
Entre les navigations j’aidais Charles sur les boulots graphiques du moment,
et j’ai commencé à travailler et à montrer mes capacités
aux pros (ses clients). Par exemple à l’époque, Matt Pritchard
lançait avec Mark Nelson M&M, une marque de customs. Je leur
ai donné une preview de leurs planches en 3D avec la déco
et le tout en quelques heures, et Matt était scié, il avait
jamais vu ça.

A cette époque, Charles connaissait déjà très
bien la famille Angulo, et avait fait des boulots web et graphiques pour
eux, notament les décos des toutes premières planches de
série Angulo en 2002. Nous étions en 2003 et donc la gamme
2004 était en route (on naviguait sur les protos AmiGU que Ed Angulo
nous apportait, les premières planches de 2m20!), et j’ai proposé
mes services et pris le train en marche. Une fois rentré à
Bruxelles, j’ai continué à bosser sur les décos en
communiquant par Internet, et les premières décos AmiGU
sont nées. J’ai aussi fait mon premier suivi de production à
l’usine Cobra, ce qui est assez chaud, surtout quand les contacts ne se
font que par e-mail. L’année d’après (2005), Charles se
concentrait de plus en plus sur la photo de windsurf, et j’ai repris les
projets de décos Angulo seul, lui est devenu le photographe qu’on
sait.



projet chango qui est presque passé

ce que les sumo 2006 ont failli être




Peux tu nous expliquer comment nait une déco? les sources d’inspiration,
les outils que tu emploies?


Je pars toujours sur un briefing de base, des croquis faits sur un coin
de table que je reçois de Ed, un bref descriptif dans un e-mail
ou une réunion… L’idée de base vient donc toujours de
Ed et Josh, mais le champ d’interprétation est très large.
Je travaille alors une série de croquis (crayons et marqueurs AD)
que je scanne, et suivant leurs commentaires j’en fais évoluer
certains, jusqu’à arriver à l’idée qui plait à
tout le monde. Sur base des ces croquis, j’essaie de construire un univers
cohérent qui va me servir de référence pour tous
les détails de la planche. Je prend beaucoup de références
dans mes bouquins de design, dans la BD et les comics aussi. Après
ça je retravaille le concept avec des programmes graphiques vectoriels,
et je teste le résultat sur un modèle 3D. Ces techniques
informatiques permettent d’explorer rapidement et facilement tout ce qui
prendrait du temps au dessin à la main. Il y a encore pas mal d’évolutions
à partir de là, notament les recherches pour les couleurs.


Une fois qu’on est d’accord pour tous les modèles, je reçois
de Cobra les plans exacts et précis des shapes qu’ils vont produire,
et je réalise les fichiers d’impression à l’échelle
1/1, avec les références de couleurs et les informations
de finition. Après vient le suivi de production en usine, que j’assure
par e-mail depuis Bruxelles. En fait tout le processus est une belle application
du télé-travail, étant donné que, à
part quelques réunions de visu, tout se déroule par Internet
entre La Thailande, le Cap Vert, Hawaii et Bruxelles.







Tu travailles sur environ combien de projets différents pour
au final n’en garder qu’un seul?

De 2 à plus de 10! En fait je fais de moins en moins de projets
réfusés. A force de travailler avec eux, je commence à
plus vite cerner les attentes de Ed et Josh et a très vite définir
les limites de mon espace d’expérimentation. Mais certains projets
ont malgré tout été difficiles à accoucher:
en 2005 la Chango avec le masque a pris beaucoup de temps et un nombre
important de projets différents, la superGU est aussi passée
par pas mal de stades l’année passée.



une dure session qui s’annonce..



On dit souvent que la déco d’une planche n’est pas
l’essentiel et que seul le shape compte. A ton sens, quelle influence
a une déco sur la perception du client vis a vis du produit?


Le shape définit le choix des gens de bon niveau, qui recherchent
des sensations précises, mais pour les gens moins expérimentés
pour lesquels les détails pointus d’un shape ne changeront pas
grand chose pour peu que la planche marche bien, la déco joue un
rôle fondamental. Le rider moyen achète autant un bel objet
auquel il s’identifie qu’un flotteur sur lequel il va naviguer. De plus,
en freeride/freewave, les mauvais shapes n’existent à peu près
pas, et les pratiquants se fient souvent plus à l’image de la marque
et donc à la déco pour guider leur achat.
Je pense que beaucoup de windsurfers s’identifient à une marque,
et l’identité de la marque passe inmanquablement par la déco.
Le windsurf est aussi une affaire de personnalité, et chaque marque
exprime la sienne à travers le graphisme des planches. Les gens
qui naviguent en JP ne sont pas les mêmes que ceux qui naviguent
en RRD.
Je pense d’ailleurs que beaucoup de gens qui naviguent uniquement sur
telle ou telle marque le font plus parce que la déco leur a plu
(la même planche que tel pro…), qu’ils ont acheté la planche,
qu’ils se sont habitués au shape et que de ce fait ils trouvent
la planche et la marque fantastique. Donc selon moi dans pas mal de cas,
la déco passe avant le shape, même si les gens concernés
ne sont pas prêts à le reconnaître.
Pour ma part, le fait que je navigue en Angulo à été
un peu fortuit, mais je me suis habitué à ces shapes très
typés (planches très douces aux gros rails), ma navigation
a évolué en fonction de ça pour le meilleur sans
le pire, et maintenant je ne voudrais (même pourrais) plus changer.
Et puis balancer un forward à Hookipa sur la planche qu’on a dessiné
de ses petites mains, ça fait chaud au coeur.


Den regarde son malheur en front










Sans le savoir les lecteurs de boardseekermag.com t’ont élu
meilleur graphiste 2006 en élisant en mai la super GU comme meilleure
déco de l’année, comment t’as pris la nouvelle?





Je pense qu’ils ont parfaitement raison. 😉
Bon sans rire, même s’il n’y a rien de plus subjectif que l’appréciation
d’une déco de planche, ça fait toujours plaisir de gagner
un « award », et ça fait aussi plaisir à Ed
et Josh parce que c’est un signe que la marque commence à faire
partie des incontournables. Mais ça place aussi la barre plus haut
pour les designs à venir. Fini la position confortable de l’outsider,
la production Anguloboards est chaque année un peu plus importante
sur le marché internationnal et donc plus exposée au feu
des critiques. On ne peut pas se planter…















une petite revelation sur les tendances 2007?


Ca va être plus « GU » que jamais !!!










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